La pandémie a infligé une méchante gueule de bois aux brasseurs. Numéro deux mondial de la bière, Heineken a aussi souffert. Le chiffre d’affaires s’est effondré de 18% et un salarié sur onze a perdu son emploi. Mais la soif a annoncé son retour au premier semestre de cette année: les consommateurs ont avalé 9,6% de bière de plus. En revanche, au troisième trimestre, la consommation de bière a de nouveau nettement reculé, surtout dans la région Asie-Pacifique. Reste que sur les neuf premiers mois de l’année, on aura débouché 4% de bières Heineken de plus.
Cette activité légèrement à la hausse a été enregistrée avec satisfaction à Sion, où est domiciliée l’Arche Holding, première actionnaire de Heineken. Par le biais de cette holding, Charlene de Carvalho-Heineken, 67 ans, contrôle 23,4% de Heineken, ce qui fait d’elle la Suissesse la plus riche. L’énorme paquet d’actions qu’elle a hérité de son père Alfred Heineken (1923-2002), légendaire CEO de la marque, a gagné en valeur un bon dixième par rapport à l’année précédente.
Résidente des Grisons, elle s’est retirée du conseil d’administration et c’est son mari, Michel de Carvalho, 77 ans, qui représente les intérêts de la famille. Ex-comédien, ex-lugeur de compétition et financier, il siège aux conseils de Heineken et de Heineken Holding. Au sein de ce dernier figurent également deux des cinq enfants du couple, Alexander de Carvalho, 37 ans, et Louisa Brassey, 35 ans. Alexander, Young Global Leader du WEF, a accumulé des expériences dans la banque d’investissement et dans le private equity. Il est CIO dans l’entreprise Public, à Londres, qui conseille des startups.